Septembre/Octobre 2023 : FIV chez le guépard et Congélation d’embryons

2023 : Une année capitale pour le Cresam !

Cette année a été marquée par plusieurs avancées stratégiques et scientifiques majeures pour le Cresam.

A l’initiative du Dr. Jean-Yves Routier, le Cresam a noué deux partenariats importants afin de développer un nouvel axe de recherche en reproduction des carnivores sauvages : La Fécondation In Vitro chez le guépard et l’élaboration d’une banque d’embryons.

Le premier partenariat a été l’alliance avec la médecine humaine, avec l’arrivée au Cresam du Professeur Michaël Grynberg, spécialiste renommé de la FIV chez la femme, et d’une technicienne également très expérimentée dans ce domaine, Emilie Visentin.

Le but était de mettre en place, chez l’animal des techniques utilisées en médecine humaine,  prélèvement d’ovocytes par voie si possible non-invasive, sélection du meilleur de la semence mâle (TMS=Test de Migration Survie), et si cela était possible, obtenir des embryons par fécondation in vitro que l’on pourrait congeler et réimplanter dans des femelles receveuses. Tout cela chez le guépard, espèce dont la reproduction est aujourd’hui compliquée et compromise à l’état naturel.

Le deuxième partenariat, a été le rapprochement avec une jeune association œuvrant pour la conservation des guépards : la Cheetah Generation, située à une cinquantaine de kilomètres de Léphalalé en Afrique du Sud, crée par Florence Babin.

 

Printemps – Eté 2023 : Très vite, grâce à ces deux partenariats, un laboratoire de Fiv comparable à ce qui se fait de mieux dans les hôpitaux français, a vu le jour en Afrique du Sud, dans cette réserve de la province du Limpopo où le Cresam avait déjà commencé à travailler en 2022. Il est à noter que le laboratoire MSD a fourni les analyseurs sanguins à titre gracieux.

Mai 2023 : Le Cresam effectue dans une clinique vétérinaire parisienne, la Clinique Jouffroy, ses premiers essais de prélèvements d’ovocytes sur des chattes préalablement stimulées sur le plan ovarien. Ces prélèvements sont une réussite, tant pour ceux effectués par laparotomie (technique invasive) que ceux effectués par ponction écho-guidée (technique mini-invasive utilisée chez la femme par voie vaginale, par voie transcutannée chez la chatte et le guépard ).

Il est à noter que les follicules ovariens lors des ponctions est de 20 mn chez la femme et de seulement 4 mn chez les guépards, d’où une difficulté technique accrue.
Les protocoles hormonaux utilisés pour « préparer » ces chattes ont été également validés à cette occasion.

Septembre 2023 : Le laboratoire de FIV étant mis en place et opérationnel dès la fin de l’été, c’est donc une nouvelle mission que le Cresam organise en AFS.
Quatre vétérinaires, ont sélectionné certaines femelles guépards de la réserve, vérifié  leur état de santé et leur ont fait un bilan de sang complet ainsi qu’un bilan gynécologique (frottis, échographies, dosages hormonaux), avant de les mettre toutes en anoestrus de manière synchrones.

Octobre/novembre 2023 : L’ensemble de l’équipe FIV du Cresam, composée de 6 vétérinaires français, un vétérinaire sud-africain, un médecin français et une technicienne, tous deux spécialisés en FIV chez la femme, et l’équipe de la Cheetah Generation, se sont retrouvés pour finaliser et valider enfin les procédures de remise en chaleur et de stimulation des follicules ovariens chez les femelles guépards.

L’équipe du Cresam a ensuite prélevé avec succès des ovocytes par voie transcutanée échoguidée (mini-invasif) sur ces femelles. Elle a aussi prélevé de la semence par électro-éjaculation sur des mâles, et effectué son amélioration qualitative par migration sur colonne (TMS).

Enfin, le Cresam a procédé à la fécondation in vitro des ovocytes prélevés, et obtenu  12 embryons de père et de mère differents. Le contrôle du bon développement de ceux-ci s’est effectué jusqu’à J+5 et J+6 après fécondation, et les embryons ont ensuite été congelés. En médecine humaine, les embryons sont réimplantés chez la femme à J+5. Nous avons pour notre part préféré congeler les embryons à J+6, de manière à prendre le temps de sélectionner et de préparer les femelles receveuses avant une prochaine mission, début 2024.

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